Le féminisme, tout le monde s’en fout ?

VIDEO EDUCATIVE

On ne cesse de le répéter, le rapport aux médias et aux images s’est transformé avec l’évolution d’Internet. La création et la consommation de vidéos est l’une des caractéristiques importantes de ce nouveau rapport, qui marque dans le même temps l’apparition du phénomène des youtubers, ces personnes qui investissent les plateformes de vidéos pour produire et diffuser leurs séquences.

Certaines de ces vidéos ont une visée éducative et consistent à enseigner ou transmettre des savoirs sur divers sujets, dans un format souvent court, et tout en faisant preuve d’humour. La vidéo, en plus d’être un support de communication et d’expression, devient alors un support d’apprentissage attractif car plus dynamique et visuel qu’un livre. 

Et tout le monde s’en fout, la web série diffusée créée par Fabrice de Boni et Axel Lattuada, s’inscrit dans ce mouvement. Elle apparaît sur le site Youtube en janvier 2017 et traite depuis d’un sujet différent par épisode. Bien qu’une grande part de ces vidéos soient fictionnelles, elles permettent à ses créateurs de partager leurs réflexions sur de grands sujets sociétaux, non sans une once d’humour et d’engagement, toujours dans le but de vulgariser des sujets d’actualité et de sensibiliser les spectateurs.

Fabrice de Boni co-présidant une association féministe (Les chahuteuses – pour une sexualité joyeuse !), c’est tout naturellement que certaines vidéos sont consacrées à des sujets touchant les femmes. C’est le cas de la vidéo dont nous traitons aujourd’hui.  Le féminisme est introduit par un élément textuel qui indique qu’il a été créé avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée. Le morceau Burn the world (Jérôme Rebotier et Pascale Salkin) débute ensuite, en même temps qu’apparaît le générique de la web série. On retrouve alors Axel Lattuada et Solveig Anrep dans un espace clos, dont la décoration a été traitée avec soin. Les deux personnages s’alternent ou font ensemble face à la caméra, tantôt en gros plan sur leurs visages, tantôt assis dans un plan poitrine ou debout en arrière plan, dans un montage rapide qui apporte du dynamisme à la vidéo. Tout en jouant divers rôles marqués par des changements fréquents de costumes, Axel et Solveig fournissent de précieuses informations sur l’histoire du féminisme et la théorie des genres, le tout dans des dialogues empreints d’humour et de sarcasme. Par moments, ils font mine de lire des commentaires provenant de l’extérieur en soulignant ces séquences par l’usage d’un son intradiégétique ressemblant à une alerte sonore. L’épisode semble finalement s’achever sur un générique accompagné du morceaux The world is mine (Jérôme Rebotier et Pascale Salkin) où apparaît le nom de chacun des participants à la confection de la vidéo. Mais c’est sans compter sur la réapparition d’Axel Lattuada dans une dernière séquence humoristique. 

En à peine 5 minutes et en adoptant une approche parfois philosophique, Fabrice de Boni et Axel Lattuada entendent pousser leurs spectateurs à la remise en question. Le travail en amont semble considérable puisque les deux hommes passent de très longues heures à se documenter sur un sujet avant d’en faire une vidéo. L’équipe prend aussi le temps d’indiquer chacune de ses sources, afin de permettre aux spectateurs de poursuivre leur sensibilisation au sujet passionnant qu’est le féminisme.